- Producteur : Marc et Cécile Vidal
- Marque : Ferme le Théron / Coopérative du Nyonsais
- Depuis : plusieurs générations
- Lieu : La Roche sur le Buis, Drôme, France
- Oliveraie : 2,5 hectares, 400 arbres
- Variétés : Tanche très majoritairement et quelques arbres en Verdale pour la pollinisation
- Récolte : au secoueur de branches, au mois de décembre
- Moulin : auprès de la Coopérative du Nyonsais et du moulin de Buis-les-Baronnies
- Production : 1000 litres d’huile d’olive environ
- Autres produits : fromage de chèvre, viande d’agneau et de brebis
Au cœur des Baronnies provençales, entre les villages de la Roche-sur-le-Buis et du Poët-en-Percip, se trouve la Ferme le Théron, conduite par le couple Vidal. Si Cécile est originaire de Marseille, Marc lui est natif de la vallée, comme ses parents avant lui et leurs parents avant eux… Réputés aujourd’hui avant tout pour leurs fromages de chèvre ou leur viande d’agneau et de brebis, les Vidal continuent cependant à cultiver, au pied de leur ferme, plusieurs centaines d’oliviers transmis de génération en génération.

Quand on arrive sur les terres de la ferme le Théron, tous les sens sont mis à contribution. La vue, bien sûr, avec un panorama époustouflant sur les Baronnies provençales, mais aussi le nez avec l’odeur si caractéristique du maquis, de ses pins et de ses figuiers. Sans oublier l’ouïe, car ici les cloches des chèvres tintent agréablement tandis que les chiens aboient pour les ramener à l’abri lorsque la nuit tombe et que la lune s’éclaire au dessus des barres rocheuses qui surplombent la chèvrerie.

Si elles font la réputation de la ferme, chèvres et brebis sont pourtant assez récentes dans la famille Vidal, qui a longtemps cultivé les arbres et les plantes avant tout : lavande, abricotiers, cerisiers, et bien sûr … oliviers ! Mais au gré des décennies, des évolutions du marché, de la demande et de la concurrence, les Vidal se sont adaptés et les 3 chèvres qui paissaient à l’ombre des vergers sont devenues 60, tandis que près de 200 brebis vivent tranquillement sur les hauteurs du versant opposé.

L’olivier, seul rescapé de la polyculture
Exit donc, progressivement, la lavande travaillée toute sa vie par la mère de Marc, ou les cerises rouges désormais trop petites et attaquées par la mouche suzukii, mais aussi les abricots qui, après un âge d’or dans les années 1980, demandent aujourd’hui trop de travail pour des débouchés incertains et des prix de plus en plus bas. Alors seule demeure encore dans cette famille la culture des oliviers. Un arbre dont il est difficile, c’est vrai, de se séparer ainsi…

Et pourtant, s’il est propice à l’olivier, le terrain ne l’est guère à l’oléiculteur… Loin des douces pentes des environs de Nyons, la région de Buis-les-Baronnies est escarpée, avec des terrasses pas toujours faciles d’accès et bien souvent abîmées par les sangliers. Dans ces conditions, la taille, l’irrigation et bien sûr la récolte se révèlent particulièrement délicates. Ce qui n’empêche pas Marc et Cécile de perpétuer l’aventure chaque année, avec l’aide de leur ouvrier agricole au prénom bien trouvé : Olivier !

Climat local oblige, c’est la Tanche qui pousse avant tout ici. Marc et Cécile en cueillent un peu à la main pour leur réserve personnelle d’olives de table, mais la majorité de la récolte se fait désormais avec des filets et de lourds secoueurs de branches avant d’être portée au moulin de la coopérative de Nyons ou celui de Buis-les-Baronnies. Cécile s’arrange tout de même pour récupérer une partie de la production d’huile, qu’elle vend ensuite tout au long de l’année, soit dans sa fromagerie sur la ferme, soit sur les marchés du coin qu’elle arpente tous les samedis.

Compte tenu des volumes, ce n’est toutefois pas l’huile qui fait vivre la famille, qui aurait pu décider de se concentrer sur son exploitation ovine. Mais comme souvent, la passion de l’olivier est la plus forte. Et bien qu’il puisse s’agir d’un sacerdoce, surtout durant le mois entier que dure la récolte, il y a comme dans toute famille d’oléiculteur un plaisir dont on ne pourrait se passer à voir couler « son » filet d’huile d’olive.

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