- Producteur : Famille Narli
- Marque : pas de marque
- Depuis : plus de 5 générations
- Lieu : île de Sifnos, dans les Cyclades, Grèce
- Oliveraie : 300 arbres sur plusieurs parcelles
- Variétés : inconnues
- Récolte : par gaulage, en novembre
- Moulin : communal, traditionnel ou moderne selon disponibilité
- Production : 800 litres par an
- Autres produits : olives de table, vin, oeufs, légumes, fromages, etc
- Spécificités : polyculture biologique
Production familiale et artisanale
Sur l’île de Sifnos dans les Cyclades, comme dans la plupart des zones rurales de Grèce, toutes les familles possèdent quelques oliviers dont elles extraient l’huile d’olive nécessaire à leur consommation propre – en moyenne 20 litres par personne et par an ! – ou à celle de quelques amis, sans oublier le restaurant du coin. Le paysage oléicole est ainsi très fragmenté et les méthodes de production sont transmises de grand-père en petite-fille, comme chez les Narli, installés depuis plusieurs générations sur les coteaux surplombant le blanc village de Kastro. Rencontre.

L’olive, une culture parmi d’autres
Maria et sa fille Irene nous accueillent dans leur cuisine, pour entrer directement dans le vif du sujet, en goutant l’huile d’olive et les olives de la saison dernière. Un petit verre de raki permet aussi de trinquer à cette rencontre et de délier les langues.
Après ses trois années d’études hôtelières à Athènes, Irene a préféré rentrer dans son village natal de Kastro, pour travailler à la poste mais surtout dans la ferme familiale. « Durant tous ces mois agités en ville, je n’ai fait que rêver de la ferme et de nature ! » nous confie-t-elle. A présent, le matin, elle distribue le courrier aux 2500 habitants de l’île avec sa fourgonnette et passe du temps avec les personnes âgées isolées, dont elle aime écouter les histoires. L’après-midi, après un copieux déjeuner familial composé des produits de la ferme, elle aide ses parents dans les champs et avec les animaux. C’est là qu’elle se sent le mieux.

Et il y a de quoi faire ! La famille possède quelques chèvres pour faire du fromage typique de Sifnos, deux cochons, une dizaine de poules pour les oeufs, un dindon et trois canards, de nombreux lapins, un gang de chats, mais surtout de nombreuses parcelles dédiées au maraîchage – tomates, courges, courgettes, roquette, fèves, flageolets, etc. – et à l’oléiculture, bien sûr. « Ici tout est bio, vous ne trouverez pas le moindre pesticide » souligne fièrement Maria.
La sagesse des anciens ?
Perchés sur leurs terrasses de pierre, les oliviers aux troncs noueux ont entre 300 et 400 ans. Personne dans la famille ne connait la variété de ces arbres, si ce n’est que ce ne sont pas des Koroneiki car cette variété est trop gourmande en eau pour s’adapter à la sécheresse naturelle de Sifnos, où l’irrigation est réservée aux cultures vivrières.

Irene a appris à s’occuper des oliviers avec son grand-père, en suivant des pratiques assez minimalistes : pas d’irrigation donc, pas de désherbage, un peu de fertilisation avec du compost de la ferme et une taille des branches mortes un an sur deux.
Puis, en novembre, quand les olives commencent à noircir, c’est le moment de récolter. Elle sort les bâtons pour le gaulage et étale les filets sous les arbres, pour ramasser les olives, les confiner dans de grands sacs avant de les apporter au moulin. Les arbres ne donnent des fruits qu’une année sur deux, mais, selon Irene, cela a toujours été le cas, donc elle ne s’en inquiète pas.

Il y a deux moulins sur l’île de Sifnos, un traditionnel en pierre, et un plus moderne. Elle connait bien les deux mouliniers et utilise indifféremment l’un ou l’autre. « De toute façon, l’huile a le même goût à la sortie ! » assure Irene. Selon sa mère Maria, leur huile a toujours le même goût, d’une année à l’autre. Ce qui change c’est la quantité, qui dépend de la pluviométrie, notamment durant l’été. La mère et la fille croisent donc les doigts pour avoir plusieurs jours de pluie à la fin de l’été, quitte à décevoir quelques touristes.

On ne vit pas que d’amour pour l’huile fraîche
En parlant de tourisme : en plus de la ferme, la famille gère aussi neufs chambres à louer aux touristes de passage à Sifnos, pour beaucoup des Français qui viennent marcher – peripatos en Grec. Il faut dire que la production de la ferme ne rapporte pas assez pour faire vivre toute la famille. Le prix du kilo de courgette dépend de celui fixé par le supermarché. L’huile d’olive est plus une affaire d’arrangement entre voisins qu’un réel commerce.
Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de coopération ni de partage d’information entre les familles productrices d’huile d’olive sur l’île. « Ça a toujours été comme ça, chacun s’occupe de ses affaires, avec les connaissances dont il a hérité de ses parents ou grand parents« . Alors quand elle a appris qu’une formation gratuite était proposée aux habitants de l’île par l’organisme Food Standarts, Maria s’est précipitée. « Il y a toujours à apprendre avec les oliviers et la nature en général, on ne va pas rater ça !« .

Chaque année, Irene envoie par ailleurs des échantillons de sa production au laboratoire d’analyses chimiques certifié par le Conseil Oléicole International (COI) à Athènes. « Avec ma famille, nous allons manger cette huile toute l’année, alors nous ne voulons pas nous intoxiquer !« . Hormis les frais d’envoi des échantillons, les tests de base sont gratuits. Pour la cuvée 2018, on y lit une acidité de 0,73% (la limite pour la qualification d’extra-vierge est de <0,80%) et une valeur en peroxydes de 16 mg (<20 mg/kg). « Tant qu’on est en dessous des limites officielles, je suis rassurée » explique Irene.
Pour clore cette belle visite, Maria et Irene nous font goûter leurs vins maison. Nous trinquons sans vraiment savoir si ceux-ci ont aussi passé des tests de comestibilité…

Merci Mathilde de çontinuer à alimenter le feuilleton » in olio veritas ». C’est bien sympa et ça me manquera ! J’espère que même sans Matthieu tu as plaisir à poursuivre ce grand tour. Je l’attends avec joie ce weekend. Avec ce nouveau job , il a besoin de se poser.
Je pense à toi , je t’embrasse.
Isabelle .
Le lun. 10 juin 2019 à 22:50, In Olio Veritas a écrit :
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Merci Isabelle ! Oui, j’ai la chance de pouvoir continuer, j’en profite bien. Bon weekend à vous 🙂
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