- Producteur : Marianna et Myrto Devetzoglou, Aris et George Magginas
- Marque : Oleosophia
- Depuis : 2016
- Lieu : Kalentzi, Péloponnèse, Grèce
- Oliveraie : 4000 arbres
- Variétés : Agouromanaki et Athenolia
- Récolte : début octobre avec des peignes électriques
- Moulin : communal
- Production : 20 tonnes par an
- Autres produits : –
- Spécificités : héritage familial, avec vignes et abricotiers
Une équipe de choc pour exporter l’huile d’olive et la philosophie grecques
C’est dans les collines couvertes d’oliviers surplombant le village de Némée, où la mythologie veut qu’Hercule réussit le premier de ses douze travaux en terrassant un lion féroce, que nous avons rendez-vous avec l’hydre à quatre têtes d’Oleosophia : les deux soeurs Marianna et Myrto, et les deux frères Aris et George. Ils nous expliquent leur philosophie de vie et leur quête de qualité, pour faire de l’oliveraie familiale un véritable jardin des Hespérides aux olives d’or.

In Olio Veritas – Bonjour à tous. Pouvez-nous nous raconter comment est née Oleosophia ?
Marianna – C’est une affaire de familles ! Depuis des générations, la famille d’Aris et George – mon époux – cultive des olives dans les montagnes de la région, pour en faire de l’huile extra-vierge en suivant des méthodes traditionnelles. En 2016, en observant les résultats des analyses chimiques selon les standards internationaux, nous avons réalisé à quel point l’huile produite à partir des deux variétés locales Agouromanaki et Athenolia était d’excellente qualité, à la fois riche en antioxydants et avec un faible taux d’acidité.
J’ai alors convaincu George de créer une vraie marque pour commercialiser cette huile premium au delà des simples réseaux de nos proches. George, son frère Aris, ma soeur Myrto et moi-même nous sommes ainsi lancés dans l’aventure, en profitant de nos compétences très complémentaires.

IOV – C’est-à-dire, comment vous répartissez-vous le travail ?
Marianna – Je suis physicienne et ma soeur chimiste, mais c’est surtout la partie marketing du produit et la communication qui nous intéresse. Mon mari George est ingénieur IT, et son frère Aris est le seul à avoir une vraie formation agricole. Il prend grand soin de ses enfants, les oliviers.
Aris – J’habite au village contrairement au reste de l’équipe qui vit à Athènes et vient le weekend. Je suis au quotidien avec les arbres pour apprendre de la nature et expérimenter, dans le but de toujours respecter mais aussi améliorer l’héritage familial. Je gère les ouvriers agricoles en saison et le lien avec les consultants locaux, qui sont pour la plupart des experts vendeurs de fertilisants et ont ainsi une bonne connaissance du sol et du climat de la région.

IOV – Comment s’est passé cet héritage d’ailleurs ? Les grand-parents et parents vous ont-ils facilement laissé les rênes ?
Myrto – Oui, tout se passe très bien. Notre but est qu’ils continuent de participer ! Nous avons besoin de leurs connaissances et leur expérience. Et ils sont très heureux de partager leur avis également sur des sujets qu’ils connaissent moins : le choix de la marque, le design de la bouteille, les canaux de distribution, etc. Il y a une grande effervescence commune autour de ce projet et ils nous font confiance pour le mener à bien.
Libre à nous ensuite de faire les bons choix, pour garder le meilleur de la tradition sans hésiter à moderniser les techniques grâce à la science, pour être à la pointe en terme de qualité.

IOV – Une configuration idéale ! Quels sont vos canaux de distribution ?
Marianna – En cette première année de prise en main nous n’avons produit « que » 20 tonnes d’huile d’olive à partir de nos 1400 tonnes d’olives. Et comme nous avons choisi un positionnement premium, nous avons préféré nous concentrer sur l’export plutôt que sur une distribution locale. Nous avons établi un réseau en Autriche grâce à un intermédiaire Grec qui connait bien les deux cultures. De plus, en tant que petite entreprise, nous bénéficions d’aides à l’export de la part du gouvernement.

IOV – Et quelles sont vos priorités pour les années à venir ?
Myrto – Tout d’abord, l’officialisation de nos pratiques biologiques. Nous avons déposé un dossier auprès de l’Union Européenne, mais il faut trois ans pour obtenir la certification officielle. Nous sommes impatients !
Aris – Nous voulons aussi étendre notre production. Nous avons planté de nouveaux arbres dans la montagne, qui donneront des fruits dans cinq ans. Et nous pensons aussi à acheter des oliveraies déjà productives, avec les mêmes variétés, pour aller plus vite. Mais je ne choisirai que des parcelles orientées à l’Est, la direction idéale pour une bonne productivité des arbres et une excellente qualité des olives !
Marianna – Enfin, nous allons étudier de nouveaux marchés, assez similaires à l’Autriche où notre projet est bien reçu. Je pense notamment à la Belgique, l’Allemagne et l’Angleterre. Nous avons plein d’envies et d’idées, mais dans l’agriculture, il faut être patient, au rythme de la nature…
Une réflexion sur “Oleosophia – Grèce”