Journal de l’oliveraie – Novembre 2020 – Récolte

En mars dernier, nous faisions la taille des oliviers juste avant le premier confinement dû à l’épidémie de Covid-19. Rebelote pour la récolte, que nous avons pu faire in extremis avant le re-confinement de novembre, ouf ! C’est dans ce drôle de contexte qu’une belle bande d’amis masqués est venue nous aider à cueillir nos olives. Comme prévu, la récolte a été maigre, mais le bonheur de se retrouver ensemble au soleil immense !

La fine équipe de récolteurs 2020 ! – © In Olio Veritas

Timing presque parfait

Comme nous vous l’expliquions dans l’épisode précédent, les conditions climatiques de l’année ont fait que nos olives avaient deux bonnes semaines d’avance par rapport à l’année dernière. Voyant leur couleur changer dès fin septembre, dans l’optique d’obtenir une huile d’olive bien verte, nous avions donc avancé la date de récolte au 30 octobre au lieu du 11 novembre. Et nous avons eu de la chance, car à quelques jours près nous n’aurions pas pu récolter avec nos amis !

Nous sommes descendus de Paris en voiture avec un coffre et un toit bien chargés de matériel, juste avant les nouvelles restrictions de déplacement. Comme souvent sur ce trajet Paris – Avignon, la pluie cesse et le ciel s’ensoleille au fil des kilomètres. Double chance donc, pour la météo, avec un beau soleil au rendez-vous pour accueillir nos courageux cueilleurs, qui ont accepté de sauter dans le train malgré les rumeurs de confinement qui commençaient à planer. Tout le monde n’a pas pu venir, mais nous étions une bonne douzaine prêts à récolter toutes les olives en deux jours.

Chaque olive compte ! – © In Olio Veritas

Une olive… une olive !

Après une taille radicale en mars, et un traitement contre la mouche un peu trop tardif, nous savions que la récolte 2020 serait maigre. Et cela s’est confirmé, avec à peine 275 kg d’olives contre 1,6 tonne l’année dernière ! Mais cela ne réduit pas vraiment le travail de récolte. Et chaque olive compte : « une olive… une olive ! » comme dit un mystérieux proverbe… Notre fine équipe était donc présente à la fraiche, armée de peignes, de filets, de caisses et d’échelles pour grimper dans les arbres et y cueillir la moindre petite olive. Le ballet des filets était assez léger car les arbres peu chargés. Et en moins de deux jours, nous avons tout récolté et apporté au moulin l’Olivier d’Apt nous permettant d’obtenir notre propre huile, malgré le petit volume d’olives.

275 kg d’olives en 2020 contre 1,6 tonnes en 2019, c’est moins lourd ! – © In Olio Veritas

Les moulins perturbés

Étant donné la maturité précoce des olives, la plupart des moulins de la région ont ouvert leurs portes deux semaines plus tôt que d’habitude pour accueillir les amateurs d’huile d’olive au fruité vert intense. Le Moulin d’Apt a ainsi commencé à presser le lundi 26 octobre, mais les annonces sur le confinement dû au coronavirus ont refroidi pas mal d’oléiculteurs, qui ne sont finalement pas venus récolter. Et le moulin s’est retrouvé à tourner à vide et donc à devoir éteindre ses machines en attendant que les quantités apportées vaillent le coup de la mise en marche. Ainsi, nous avons pu presser nos olives dans la foulée de la récolte vendredi soir, mais samedi nous sommes tombés sur un moulin a l’arrêt et cette seconde fournée n’a pu être pressée que lundi matin.

Finalement le 2 novembre 2020, l’interprofession France Olive a annoncé que les oléiculteurs amateurs pouvaient obtenir une dérogation pour aller récolter leurs olives. Trop tard pour nous, mais nous espérons que cela permettra à tous de récolter leurs olives et aux moulins de fonctionner normalement.

L’huile fraiche, bonheur ! – © In Olio Veritas

Une huile rare mais savoureuse

Nos 275 kg d’olives ont donné 41 L d’huile. Soit 6,7 kg d’olive pour faire un litre, et donc un rendement de près de 15%. Ce qui est bien par rapport aux petits 12% de l’année dernière ! Et nous sommes très satisfaits de la qualité : cette huile d’olive vierge extra à la belle robe verte nous offre une amertume prononcée typique de la variété Aglandau, une ardence subtile au fond de la gorge et un fruité vert assez intense aux notes d’herbe coupée. Après avoir donné une bouteille à chaque vaillant récolteur, il nous reste notre consommation annuelle de 20 L de ce cru rare et donc précieux. Nous transférons l’huile dans une petite cuve inox que nous laissons décanter au frais dans le sous-sol de notre future maison de Lagnes.

Mise en bouteille pour les amis récolteurs ! – © In Olio Veritas

Solidarité locale

Puisque nous étions là avec tout le matériel, et que nous voulions profiter du grand air avant d’être enfermés dans nos petits appartements parisiens, nous avons proposé nos bras et ceux de nos copains à quelques voisins confrontés au problème inverse : beaucoup d’olives et peu de cueilleurs à cause des restrictions de déplacement. Nous sommes donc allés récolter chez Eric, qui, en une rangée d’une quinzaine d’oliviers avait plus d’olives que sur toute notre parcelle. Quel bonheur de déverser ces cascades d’olives sur les filets ! Nous espérons que ce sera comme ça chez nous l’année prochaine !

Chez Eric les oliviers croulent sous les olives ! – © In Olio Veritas

Pour finir en beauté, Béatrice, la productrice de miel de Cabrières-d’Avignon nous a offert les olives des quatre grands oliviers de son jardin.

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