Nous connaissons tous l’olivier domestiqué, qu’il soit cultivé ou utilisé en plante d’ornement, mais l’olivier existe aussi sous forme sauvage. Alors appelé « oléastre », on le retrouve notamment dans les régions de maquis et plus particulièrement en Corse, où il est indissociable des décors de l’arrière pays escarpé.
Au commencement était l’olivier sauvage
Pendant des dizaines et des centaines de milliers d’années, l’olivier est resté à l’état sauvage. Ce n’est que quelques millénaires avant notre ère que les peuples de l’Asie Mineure l’ont progressivement domestiqué. En taillant et en prenant soin de l’arbre, le cultivateur est parvenu à en tirer de plus gros fruits que les toutes petites olives que donne la plante à l’état sauvage. Les variétés cultivables ainsi apparues ont ensuite accompagné les différentes civilisations de la région dans leurs pérégrinations à travers le bassin méditerranéen, et ont essaimé un peu partout là où le climat le permettait.
Il y a oléastre, oléastre et Oléastre
L’oléastre original et véritable, c’est l’olivier sauvage né d’un olivier sauvage, lui-même né d’un olivier sauvage, et ainsi de suite. Mais, à l’instar de certains animaux ou d’autres arbres, il existe aussi des oliviers – pourtant nés de parents domestiqués – qui s’échappent des cultures et poussent à l’état sauvage. On parle alors d’un arbre « féral ». Enfin, il arrive que certains arbres cultivés soient abandonnés et retournent progressivement à l’état sauvage.
Dans tous les cas, nous sommes en face d’oléastres, aux branches touffues et aux petits fruits difficilement comestibles. Y compris sous forme d’huile, qui présente alors une couleur violette, un goût peu recherché, et un rendement très faible (quelques centilitres par kilo d’olives).
L’oléastre, un arbre perdu pour l’homme ?
Pour autant, les oléastres peuvent jouer un rôle important dans la culture de l’olivier, comme c’est notamment le cas en Corse. Les oliviers sauvages présentent en effet l’avantage d’être très résistants : au vent, à la chaleur, à l’absence d’eau… De nombreux cultivateurs les utilisent ainsi pour y greffer des variétés domestiquées : une fois devenu grand, le greffon bénéficiera alors de toute la force de l’oléastre.
Comme un symbole, chez Stéphanie Bouyrie près d’Urtaca, c’est un oléastre greffé qui donne le plus d’olives : 800 kilos par an, soit 6 à 8 fois plus que la moyenne de ses oliviers plantés…
Une réflexion sur “L’Oléastre”